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Robert Downey JR: décadence et grandeur
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Par Arnaud Bordas
Publié le 26/04/2013 à 15:08Agrandir cette imageRéduire cette image Cliquez ici pour la voir à sa taille originale.Aprèschaque chute, Robert Downey Jr. est parvenu à se relever. Donné pour fini à la fin des années 1990 (addictions, prisons, etc.), il est l`un des acteurs américains les plus bankables aukourd`hui.Crédits photo : DISNEY - SAM JONES PICTURESAprèsun début de carrière en fanfare, le comédien avait laissé sa part d`ombre l`envahir... jusqu`à une résurrection spectaculaire. Il est cette semaine à l`affiche d`Iron Man 3. Rencontre avec un héros comme les aime l`Amérique.PublicitéBons Plans GPSSélection de GPS à prix exclusifsJ`en profite1/5Source Le Figaro MagazineEn pleine tournée promotionnelle mondiale pour le film de superhéros Iron Man 3 , sorti cette semaine en France, Robert Downey Jr.nous reçoit dans la suite cossue d`un palace parisien. Spécialiste de ce genre d`exercice, la star joue son numéro à la perfection. Quelques instants plus tôt, il était en train d`amuser la galerie devant un parterre de journalistes français, enchaînant les blagues potaches et les traits d`esprit à un rythme soutenu. Il s`assoit, s`apaise et plongeson regard intense dans le vôtre. Une manière de signifier que l`interview commence.L`acteur a fêté ses 48 printemps il y a peu. Dont quarante-trois ans de carrière! Enfant de la balle né d`une mère actrice et d`un père réalisateur, il a tourné son premier film à l`âge de 5 ans, sous la direction de Robert Senior. Une oeuvrette étrange, typique du début des années 70, qui met en scène les chiens d`une fourrière interprétés par des humains. «J`y jouais un petit chien,se souvient l`acteur. Dans une scène où mon personnage avait été blessé, ma vraie mère, qui interprétait ma mère dans le film, était penchée sur moi et pleurait comme si j`étais mort. De l`autre côté de lacaméra, mon père me disait: «Garde les yeux fermés! Garde bien les yeuxfermés!» Je ressentais beaucoup de pression à faire ce genre de choses pour cette caméra. Je ne pense pas avoir été atteint du même syndrome que Shirley Temple ou Michael Jackson,celui de l`enfant dont la vie est détruite par le show-business. Mais je crois avoir réalisé à ce moment combien il fallait prendre tout cela au sérieux.»Pour autant, l`enfance de Robert Downey Jr. n`aura pas été un long fleuve tranquille. Son père, toxicomane, l`initie à la marijuana dès l`âge de 6 ans. Il grandit dans une atmosphère bohème, au sein de Greenwich Village, le quartier new-yorkais des artistes. Et se fait finalement remarquer par la critique en 1987 dans le film Neige sur Beverly Hills (adapté de Moins que zéro , le premier roman du sulfureux Bret Easton Ellis),dans lequel il campe un toxicomane. Très vite, la gloire survient. Au début des années 90, il reçoit une nomination à l`Oscar du meilleur acteur pour son inoubliable interprétation de Chaplin, et enchaîne les projets prestigieux comme Short Cuts, de Robert Altman, ou Tueurs nés, d`Oliver Stone. C`est le début de la descente aux enfers. L`acteursombre dans la drogue et l`alcool, au point de se retrouver emprisonné àplusieurs reprises, puis ostracisé à Hollywood. Arrêté en possession destupéfiants et d`une arme à feu, il perd son rôle récurrent dans la série Ally McBeal et se retrouve à jouer les seconds couteaux dans des films peu mémorables, qu`il tourne entre deux cures de désintoxication. A Los Angeles, seules deux personnes continuent de l`aider et de croire en lui: Mel Gibson et Shane Black. En 2003, le premier fait de lui la tête d`affiche d`un film inclassable, The Singing Detective; le second, scénariste mythique qui a créé le héros d`action américain des années 80-90 (L`Arme fatale, Le Dernier Samaritain, etc.), ose lui proposer le rôle principal de son premier film en tant que metteur en scène, le polar culte Kiss Kiss Bang Bang. L`acteur n`oubliera pas ces mains tendues, soutenant Mel Gibson lorsque le Tout-Hollywood lui crachera dessus pour sa Passion du Christ et ses coups d`éclat éthyliques, et renvoyant l`ascenseur à Shane Black en l`imposant comme scénariste et réalisateur d`Iron Man 3.«Moi, personne ne m`a appris le français en prison!»Aujourd`hui,Downey Jr. jette un regard amusé et plein d`autodérision sur cette sombre période, qui s`est achevée en 2001. Lors de la conférence de presse d`Iron Man 3, tandis que sa partenaire à l`écran Gwyneth Paltrows`exprimait dans un excellent français, le comédien feignit l`exaspération et provoqua un éclat de rire général: «Je me sens comme un abruti, un vilain Américain. Gwyneth est allée dans de belles écoles,elle. Moi, personne ne m`a appris le français en prison!». Mais dans l`intimité de sa suite, l`acteur redevient sérieux lorsqu`il s`agit de jeter un coup de projecteur en arrière: «J`étais supposé être une futurestar au début des années 90, mais après j`ai tout fait capoter. Cela arrive à un certain nombre de gens: vous avez une opportunité, vous flippez et vous finissez par vous autodétruire.»
« J`étais supposé être une future star au début des années 90, mais après j`ai tout fait capoter»Downey Jr Plus vieux, donc plus sage, Robert Downey Jr. est enfin devenu la star internationale que tout le monde attendait. Grâce à son rôle dans Sherlock Holmes , au côté de Jude Law, et surtout grâce à Iron Man, le superhéros à l`armure rouge et or de chez Marvel,et son alter ego Tony Stark, milliardaire mégalo, flambeur et cynique. Un rôle qui colle littéralement à la peau de l`acteur, qu`il incarne icipour la quatrième fois après les deux premiers volets de la trilogie etsa présence dans Avengers , côtoyant d`autres superhéros comme Hulk, Thor, Captain Americaet la Veuve noire. Aujourd`hui, plus personne n`imagine un autre acteurdans la carcasse rutilante d`Iron Man. Y compris les producteurs de Marvel qui ont signé un chèque de 50 millions de dollars à Downey Jr. pour son rôle dans Avengers: une somme supérieure à celle versée à tous les autres comédiens du film réunis!Philosophe,il pense que tout cela est arrivé à point nommé: «J`avais besoin d`une certaine maturité pour ne pas passer à côté d`une opportunité comme celle d`Iron Man et éviter d`adopter le comportement idiot, typique d`un adolescent, du style «Ouais, allez vous faire foutre!» Quand on est jeune, on a l`impression que ce genre d`attitude est cool, alors que c`est complètement stupide.»Lorsqu`on lui demande s`il imagine, lui, passer le relais d`Iron Manà un autre acteur, Robert Downey Jr. acquiesce. Il ne s`estime pas propriétaire du rôle et, après avoir passé cinq années à incarner les redresseurs de torts en acier trempé, il a envie de passer à autre chose. Après les débuts prometteurs, la chute et le come-back inespéré, on se demande quel tour prendra sa carrière. Lui ne se pose pas la question. Il a un avion à prendre pour une autre grande capitale européenne. The show must go on!Le figaro =>
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