Après la panique, la colère? - Flashback - PV Amanda Chase

[Jonathan Chase]

Après des années à se cacher, fuire, je faisais parti des chanceux à avoir trouver un lieu en sécurité. Bon j'avais provoqué cette chance car je savais à peu près vers qui me tourner ou suivre pour avoir les bonnes information. Pendant de nombreuses années, avant toutes ces attaques meurtrières, j'essayais de ne pas trop user de mes "talents" pour ne pas me faire repérer par des humains qui ne comprendraient pas la nature de mes pouvoir et ce que je suis au fond. Ces événement tragiques avaient changés la donne. Je restais toujours extrêmement discret mais je n'hésitais plus à en tirer avantage. Quoi de mieux que de parcourir de grandes distances à vol d'oiseau et éviter des zombies qui ont infestés les USA on ne sait trop comment...

Bref, j'étais arrivé sur la cité d'Atlantis qui flottait dans la baie de Sans Francisco. Le gouvernement avait tout fait pour cacher son existence. Noyer le poisson dans l'eau comme on disait. Mais même en la masquant et en faisant de la désinformation à tout va. Les vidéos étaient là.
Et la cité alien aussi.
Je m'étais vite rendu utile auprès des responsables de la cité. Un ex-espion était toujours utile, et je devins rapidement un membre de la résistance. Mon job principal était de trouver des survivants et faire en sorte de les ramener ici. Mes autres activité consistait à répertorier les groupes hostiles afin de permettre une bonne défense de la cité, mais aussi et surtout retrouver ma fille.

Je ne savais pas si elle était en vie. C'était ma faute. Nous n'avions plus vraiment de contact car elle m'en voulait de mon comportement envers elle à raison.
Mon absence à la fois volontaire et involontaire lui avait fait vivre un enfer. Mais je gardais l'espoir de la trouver ou qu'une autre équipe la recense. Je l'avais inscrite dans les personnes recherchées avec la seule photo que j'avais d'elle qui même si elle était assez ancienne était suffisamment ressemblante.

Mes "talents" étaient toujours secrets. Je ne savais pas encore si je pouvais faire confiance aux gens pour qui je travaillais. Si les personnes de mon genre seraient acceptés même si elles n'étaient pas hostiles. La période était trouble et les gestes de haine envers ce qu'on ne comprend pas étaient courant.

Des mois après mon arrivé sur la cité et mes déplacement vers les zones dangereuses je reçu un message qu'un collègue qui avait ramené une jeune femme qui ressemblait vaguement à ma fille mais dont l'identité n'était pas vérifiée. Je ne savais pas pourquoi il n'avait pas son identité. Les raisons pouvaient être multiples. Un bug dans le système, donner une fausse identité ou bien ça pourrait ne pas être ma fille.
Pour ne pas mettre les pieds dans le plat, je fis mes propres recherches. La cité était vaste mais j'étais un bon pisteur et c'était sans compter sur mon flaire lorsque je prenais l'apparence qu'il fallait discrètement. Au bout de quelques jours j'eu la confirmation que je voulais. Je ne l'avais pas croisée, mais juste senti son odeur. C'était bien elle. Maintenant il me restais une chose à savoir. Devais-je aller à sa rencontre ou respecter ces paroles datant de notre dernière entrevue : "ne cherches plus à me voir, tu n'es pas un père, mais un inconnu, c'est trop tard. Nous n'avons aucun lien. A dieu." Elle avait été claire et à raison.

Il me fallut quelques jours pour me décider : lui faire savoir que j'étais là sans pour autant lui imposer une confrontation non désirée.
J'avais noté ces habitudes. Je savais quels lieux elle fréquentais. Je me rendais donc à l'un d'entre eux, le temps qu'elle me voie, qu'on croise nos regards puis je m'en allais. Aisni, elle saurait me retrouver en cas de besoin. Mon nom était le même.

[Amanda Chase]

Toute sa vie avait été chamboulée par ce qui se passait dans le monde, Amanda avait réussit à échapper à ce monde d'apocalypse sans vraiment savoir pour quelle raison elle n'était pas morte avec les autres. Peu être son pouvoir, le fait qu'elle ait réussi à entendre les pensées des animaux l'entourant, c'était sans doute la seule et unique raison qui faisait qu'elle était encore en vie.
Par chance ou par mal chance, elle ne savait pas trop, elle avait été emmené dans une citée étrange qui semblait venu d'un autre temps, un temps où les hommes semblaient plus avancés, comme s'ils avaient reculé en avançant dans le temps. Et dans cette citée elle avait reconnu l'odeur de son père sans savoir où il se trouvait exactement, elle savait qu'il était bien là et n'était pas spécialement pressée de le voir, du moins c'est ce qu'elle voulait croire, parce qu'il en était tout autrement à présent qu'elle était seule dans un endroit qu'elle ne connaissait. De plus, il y avait peu d'animaux là où elle se trouvait et il était difficile pour elle de les entendre. Il devait y avoir une zone où des animaux étaient gardé mais elle n'avait pas encore réussi à la trouver. Elle devait faire attention à ne pas se faire remarquer et puis elle devait aussi essayer de trouver des gens comme elle, des jeunes avec qui elle pourrait se lier d'amitié parce qu'elle avait l'impression d'être perdu et surtout très seule.

Et puis un jour, au détour d'un couloir elle l'a vu, son père et ce dernier a préféré disparaitre comme s'il voulait qu'elle sache qu'il était là alors qu'elle le savait déjà mais qu'elle ne l'avait encore jamais croisé. Etrangement elle le suivit alors que normalement elle n'aurait pas du le faire.

"- Jonathan !"

Qu'elle lui dit alors qu'elle le rattrape à peine, et puis elle ajoute quand il s'arrête.

"- C'est toi qui m'a fait venir ici ?"

Elle savait qu'il avait un poste important, qu'il pouvait être responsable de son arrivée ici et d'une certaine façon elle l'espérait vraiment. Elle espérait qu'il ait fait des pieds et des mains afin de faire venir sa fille dans un lieu sécurisé pour la garder auprès de lui et surtout pour la garder en vie. Elle attendait beaucoup de cette réponse, qu'elle n'aurait peu être jamais d'ailleurs.

[Jonathan Chase]

Ma présence dans le lieu qu’elle fréquentait fut de courte durée. Juste assez de temps pour qu’elle m’aperçoive. Je savais que je ne devais pas lui imposer ma présence, elle avait été claire sur ce point-là. Maintenant que je m’étais assuré qu’elle était au courant de ma présence je m’éclipsais. Si elle avait besoin de moi elle saurait me retrouver.

Je quittais l’endroit, marchant tranquillement dans le couloir, lunette de soleil sur le nez, mains dans les poches. J’étais rassurée et mon esprit était tranquille. Cela faisait un bien fou car j’avais passé des mois à me demander si Amy était encore en vie. La savoir en sécurité et en bonne santé était rassurant.
Je m’approchais d’une intersection de couloir qui marquait la fin de la zone de vie et le début de toute une série de bureaux, salles de réunion et quelques laboratoires de faible niveau. Je m’attendais à tout sauf à ce qu’une voix féminine familière prononce mon nom. Je savais que c’était Amy et qu’elle m’appelait pour que je m’arrête. Sauf que je ne m’étais pas préparé à ça. Ce n’est pas que je ne voulais pas la voir, non loin de là. C’est seulement que j’avais peur et je n’avais pas envie d’une nouvelle confrontation pleine de reproches.
Feindre de ne pas l’avoir entendu était ridicule alors je m’arrêtais et me retournais pour la regarder à travers mes lunettes de soleil comme si rien de spécial se passait. J’étais plutôt bon acteur. Encore heureux, ça m’avait souvent sauvé dans mon ex boulot d’espion.
Pas de bonjour, ni de comment ça va. Elle me demandait directement si c’était moi qui l’avais fait venir ici. Je passais machinalement la main dans mes cheveux cherchant comment je lui répondrais. J’aurais bien aimé être à l’origine de sa présence ici. Mais ce n’était hélas pas le cas.
J’optais pour la vérité, sans fioritures.

Non.
Je t’ai recherché en vain.
J’ai mis un avis de recherche à ton sujet et je l’ai fait passer aux équipes d’explorations au cas où. Pour le reste, je veux dire ton arrivée je n’y suis pour rien.
Quand j’ai été prévenu de l’arrivée d’une inconnue blonde qui répondait à ta description. J’ai vérifié si c’était toi, si tu allais bien.
Après, si je ne suis pas venu te voir franco, c’est parce que je respecte tes demandes de ne plus interférer dans ta vie. Je voulais simplement que tu saches que je suis là. Pour le reste c’est toi qui vois.

Je la regardais droit dans les yeux, retirant les lunettes de soleil de mon nez, les rangeant dans la poche intérieure de ma veste. J’attendais la suite. C’était à elle de décider de la suite de cette rencontre que je ne considérais pas comme des retrouvailles.
Je n’étais pas volontairement froid, j’étais simplement fatigué et je n’avais pas envie de jouer au jeu de celui qui serait le plus vache des deux. La dernière fois m’avais suffi et je ne voulais pas recommencer.
D’autre part, j’avais énormément de boulot, c’était sérieux. Sauver des vies au lieu de surveiller des gens et les mettre en prison ou quelque chose dans le genre était un grand changement pour moi et ça me faisait un bien fou.

[Amanda Chase]

Elle qui avait tellement espéré qu'il soit à l'origine de sa venue ici, qu'il ait pensé à elle au point de tout faire pour la faire venir dans cet endroit qui semblait sécurisé fut bien déçu en l'entendant lui dire que non il n'y était pour rien. Comment elle avait pu penser qu'il ferait son possible pour la protéger, pour être le père qu'il était censé être. Cet espoir qu'elle avait mis en lui venait de disparaitre et la déception prenait le dessus sur tout le reste. Elle aurait du s'en douter après tout il n'avait jamais rien fait pour elle, alors pourquoi cela changerait.
On pouvait lire la déception sur son visage et cela se voyait terriblement. Elle n'était pas encore en colère mais cela viendrait s'il ne trouvait pas d'excuse valable. Elle lui répondit un simple.

"- D'accord..."

Elle se fichait pas mal de savoir qu'il était là pour elle, il n'avait rien fait pour la mettre en sécurité. Il l'avait cherché en vain soit disant mais il savait bien où elle se trouvait et s'il c'était inquiété au début de tout ce qui était arrivé ils n'en seraient pas là, elle serait avec lui depuis bien longtemps. Elle avait survécu elle ne savait même pas comment, sans doute un peu de chance en plus de son pouvoir qui lui permettait d'entendre le danger via les pensées des animaux autour d'elle et ce n'était pas grâce à lui si elle était hors de danger à présent.

"- On va en rester là, inutile de te faire perdre plus de temps, vu qu'il est si précieux."

Elle était toujours aussi tranchante avec lui mais sérieux c'était normal vu la manière dont il l'avait ignoré pendant tout ce temps, son travail était toujours plus important qu'elle alors qu'elle aurait du être sa préoccupation principale. Cet homme n'avait aucun coeur et ne méritait pas d'être aimé, surtout par elle.

[Jonathan Chase]

A voir l’air d’Amanda, ma réponse, qui se voulait honnête n’était visiblement pas ce qu’elle attendait. Je l’avais recherché, pendant un temps fou. C’était une zone de guerre et devant moi il y avait des personnes qui avaient besoin d’aide, des personnes réelles, en souffrance. Que devais-je faire. Les laisser à leurs sorts, c’est-à-dire mourir pour chercher une personne probablement morte. Pourrait-elle entendre ceci ou tout simplement le comprendre ? Je n’en savais rien. Quoi qu’il en soit j’étais conscient qu’à ces yeux je serais toujours le « méchant » celui qui l’a laissée. Ce qui est tout à fait vraie. Mais il y a tant de choses qu’elle ne sait pas car je n’avais pas le droit de parler. Le classement top secret… Si je trahissais c’était la prison assurée voir pire. Mais ça elle n’était pas au courant. Ma vie n’avait jamais été simple et j’avais fait de mon mieux pour lui assurer le confort et la sécurité.

Je passais machinalement les mains sur bas de mon visage. J’étais ennuyé, non inquiet car conscient que cette rencontre était importante pour la suite de notre relation. J’exagérais peut-être si je disais que tout se jouait là. En fait, peut-être que oui…
Quand elle me répondait qu’il était préférable d’en rester là, et qu’elle ne voulait pas me faire perdre mon temps qui était si précieux. Je percevais à la fois de la provocation et des reproches. Toujours les mêmes.
Habituellement je n’aurais rien répondu. Mais là, c’était différent. La CIA n’existait plus, je ne pourrais plus être accusé de trahison. Je pouvais enfin lui dire ce que j’avais sur le cœur. Je n’avais pas forcément envie de tout déballer en public mais si je ne faisais rien à ce moment précis ça serait définitivement perdu.

Mes sourcils se fronçaient, je n’étais pas en colère, mais fatigué, agacé de ces reproches alors ne pas l’avoir retrouvé n’était pas une faute compte tenu de la situation. A un moment donné, il faudrait qu’elle relativise un peu.
Je fis quelque pas vers elle, déterminé. Une fois devant elle, je lui faisais face. C’était enfin à moi de vider mon sac.

A un moment donné. Il faudrait que tu saches ce que tu veux.
Avant la catastrophe, tu m’as bien fait comprendre que tu ne voulais plus rien à avoir à faire avec moi. Malgré cela j’ai continué de veiller sur toi mais de loin comme je l’avais toujours fait.
Tu ne le sais pas, mais j'ai toujours eu un oeil sur toi.

Finalement ce n’était pas aussi facile de « parler ». J’avais peur de ne pas dire les bons mots et de faire empirer la situation. Mais je m’étais lancé. Je ne pouvais plus reculer. Je la regarder droit dans les yeux. Mon regard reflétait à la fois ma tristesse et ma colère. Mon visage était fatigué, usé par le temps mais aussi cette vie de baroudeur toujours sur le qui-vive et en danger permanent. Le voyait-elle ? Probablement pas.
Mon allure avait beaucoup évolué. Dans le passé, je ressemblais à un homme passe partout. Propre sur lui qui pouvait soit être homme d’affaire, soit ouvrier. Actuellement, avec les cheveux un peu trop longs, en bataille, une barbe de quelques semaines, de vieilles cicatrices visibles sur les bras mais aussi sur le visage. Je ressemblais plus à un soldat qu’à un faux prof comme l’indiquait ma couverture.

Je n’ai jamais été prof. En réalité, je bossais pour la CIA. Ca je n’avais pas le droit de te le dire sous peine d’accusation de trahison. Mes employeurs se fichaient de ce qu’il se passaient dans ma vie privée. Eux ne voyaient qu’une chose, les cibles et les résultats.
Brook… Je…

Prononcer son prénom était toujours douloureux. Il me fallu un temps pour reprendre la parole car je ne voulais pas trop me montrer faible. Pour cela, je me focalisais sur ma respiration pour rester calme.
Je posais ma main droite sur ma poitrine au-dessus de mon cœur et le tapotais quelques fois, légèrement.

Quelque chose est mort en moi, avec elle. Toi tu as perdu ta mère, moi j’ai perdu mon âme sœur. La seule famille que j’ai eu avant ta naissance.
J’étais brisé et je ne voulais pas t’entrainer dans ma descente aux enfers. Je me suis vengé dans mon travail, sur des malfaiteurs ou des terroristes. Je suis devenu quelqu’un de mauvais. Une personne peu fréquentable pour une enfant de ton âge.
Quand je rentrais de mission, je te surveillais. Tu n’étais pas consciente de ma présence. Je suis bon à ce jeu-là. C’est pour ça que mes employeurs ne voulaient pas me lâcher et te menaçaient.

Voila pourquoi j’ai été très absents…
Je ne cherche pas d’excuses. Tu as tout simplement droit à la vérité maintenant que la CIA n’existe plus. Je ne suis pas seulement l’enfoiré qui t’a abandonné. Il y a toujours plus.
Crois-tu vraiment que te voir pleurer toute seule le soir dans ta pension ne me faisait rien ? Penses-tu réellement que je n’avais pas envie de t’emmener loin de tout ça avec moi ?
C’était simplement plus facile de me faire passer pour un monstre. Au moins je savais où tu étais et que tu ne craignais rien…

Je fis un pas en arrière, regardant les gens passer dans le couloir, les ouvertures qui permettaient de voir l’extérieur de la cité. J’étais certains qu’elle croyait que je ne l’avais pas cherchée, que je me fichais d’elle. Mais comme toujours les choses sont plus compliquées qu’on ne le pense.
Je me retournais de nouveau vers elle, les mains dans les poches.

Après les premières attaques, je suis retourné à New York comme j’ai pu. A ce moment-là j’étais en Amérique du Sud. Le trajet fut long, plusieurs semaines. Le temps que j’arrive sur place. Tout avait été soit détruit, saccagé, pillé. Le nombre de morts était horrible. J’ai fouillé tous les lieux où je savais que tu avais tes habitudes. Hélas, l’odeurs des cadavres rendaient impossible toutes mes tentatives de pistage.
Les gens parlaient d’une rumeur concernant une cité protégée qui flottait près de San Francisco. Je savais de quoi il s’agissait. Je me suis dit que si tu étais en vie, tu pourrais avoir l’idée d’y aller alors j’ai pris la route pour m’y rendre.
En chemin j’ai croisé pas mal de gens qui avaient des ennuis. Je ne les ai pas laissés crever sur le bord de la route. C’est mon job depuis ces derniers mois. Je pars en mission pour ramener des gens en sécurité en espérant te trouver dans le lot.

Voila, elle en savait un peu plus. Je ne lui avais pas tout dis, mais j’estimais que c’était suffisant pour le moment. Elle en saurait plus si elle le désirait. Mais ça serait à elle d’en faire la demande. J’espérais avoir était suffisamment honnête et que ma tentative de premier pas n’était pas maladroite.

[Amanda Chase]

Ce père qu'elle connaissait si peu semblait vouloir la retenir afin de lui raconter le pourquoi du comment. Ce n'était pas spécialement l'endroit pour cela mais Amanda ne pouvait pas filer sans l'écouter même si elle doutait réellement de sa sincérité. Il avait toujours été absent, aux quatre coins du monde pour s'occuper d'autres personnes et jamais d'elle. Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi il l'avait abandonné dans ce pensionnat. Elle y était bien là n'était pas le problème mais elle n'était pas orpheline elle n'avait pas besoin d'être abandonné. Il aurait pu l'emmener avec lui et s'occuper d'elle comme un père était censé le faire. Sa mère était une femme exceptionnelle et Amanda regrettait souvent qu'elle soit parti si tôt, si elle avait été là jamais il ne l'aurait abandonné parce qu'elle aurait refusé qu'il le fasse.

Elle l'écoutait mais n'arrivait pas à croire tout ce qu'il racontait, ça semblait trop facile de raconter cela comme ça, même s'il semblait gêné par moment et sincère à d'autre, elle le connaissait si peu qu'elle ne savait pas s'il mentait ou pas. Après tout c'était si facile de raconter des mensonges, de se chercher des excuses pour ne pas s'être occupé d'elle comme il aurait fallu le faire. Elle aurait préféré qu'il s'absente plutôt qu'il l'abandonne.

"- Tu as toujours tout décidé à ma place, mais as-tu seulement pensé que j'aurai pu préféré avoir un père malheureux et peu être l'aider comme pouvait le faire une enfant plutôt que de m'avoir abandonné comme tu l'as fait ? L'enfant que j'étais à l'époque aurait continué de t'aimer d'un amour indéfectible comme le font tous les enfants mais à la place je t'ai détesté pour m'avoir abandonné. Et peu importe que tu veillais sur moi tu n'étais pas là pour me consoler quand je tombais, quand je pleurais quand mes camarades s'en prenaient à moi. Tu n'étais pas là pour mes anniversaires, les noëls, tu n'étais pas là non plus pour m'accompagner sur la tombe de maman ! Tu n''étais jamais là et je me fou bien de savoir quel job tu faisais, qui tu tuais ou pas, qui tu sauvais ou pas ! Tu n'étais simplement pas là, tu m'as abandonné comme si je n'étais rien de plus qu'un paquet qu'on pose et qu'on oublie là où on l'a posé."

Elle avait serré les poings et montrait bien qu'elle n'arrivait pas à l'excuser. Bien sur elle avait entendu ce qu'il venait de dire, mais c'était trop facile, pour elle rien ne valait qu'on abandonne son enfant.

"- J'ai perdu ma mère quand j'étais enfant mais perdu mon père aussi, toi tu n'es qu'un étranger."

Elle serrait les dents à présent et essayait de ne pas montrer tout ce qu'elle ressentait et surtout de ne pas se mettre à hurler toute cette haine qu'elle pouvait avoir envers lui. Ce n'était vraiment pas l'endroit mais elle avait beaucoup de mal à maitriser ses émotions. Son esprit était tellement perturbé par cette rencontre.

[Jonathan Chase]

[HJ : j’ai voulu lire ta réponse sur le téléphone et je ne sais pas pourquoi ton texte était trop large par rapport à l’écran je devais utiliser le slide.]

J’avais fait preuve d’honnêteté, peut-être maladroitement et certainement tardivement. Hélas elle ne voulait pas entendre ce que j’essayer de lui expliquer. Une vraie tête de mule comme ça mère. Cette idée me fit sourire nostalgiquement. Peut importe si elle prenait ma réaction pour de la moquerie ou que sais-je de négatif envers elle. Car, je l’avais bien compris, pour Amanda, quoi que je fasse, quoi que je dise, je serais toujours le méchant de l’histoire.
Ce n’était pas une manière de m’excuser. Non, j’avais mes tors et je les assumais. Mais quelque part, il y a avait des circonstances qui m’avaient empêché de faire comme je voulais le faire. Mais, à raison, ça n’excusait rien. Il faudrait qu’un jour qu’elle comprenne que le monde n’est pas noir ou blanc mais remplis de nuances de gris. J’étais conscient qu’elle était encore trop jeune pour le comprendre et que la souffrance qu’elle avait vécu par ma faute était trop proche. Trop. Trop de choses en même temps.

En observant son attitude j’arrivais à décrypter son état émotionnel. Je n’étais ni télépathe, ni empathie, juste un bon observateur. Sa façon de serrer ses poings, les mots qu’elle utilisait, les dents serrées. Elle était en colère et braquée. A cet instant, rien de bon ne sortirait de cette confrontation. Il était inutile que je perde mon temps et que je la braque encore plus.
Un jour, peut-être, enfin je l’espérais. Elle réaliserait, comprendrait et viendrait me voir pour discuter calmement et écouter mon histoire. Car il y a toujours plusieurs versions d’une même histoire, autant que de protagonistes.

Ayant fait ce que je pouvais. Calme grâce à ma tentative d’explication. Je cherchais comment lui répondre pour qu’elle n’explose pas de colère en public. Cela serait ennuyeux pour elle. Moi, ça n’avait pas d’importance.
Machinalement j’avais mis la main droite dans ma poche. Mes doigts touchaient mon paquet de tabac à rouler. Me préparer une cigarette que je fumerais plus tard un fois à l’extérieur me permettrait d’apaiser mon esprit pour donner une réponse à ma fille qui clôturerais cette brève mais désastreuse rencontre sans pour autant rendre mon départ de sa vie définitif.
Je sortais une feuille de papier du paquet, alignais un peu de tabac au milieu et roulais l’ensemble entre mes doigts pour que le tabac prenne la bonne forme avant de coller la feuille sur elle-même. La majorité des fumeurs du coin préféraient les cigarette en paquet déjà prête mais ça commençait à se faire rare. Mon vieux tabac considéré comme miteux, lui, était courant dans les magasins vides.
Ma cigarette prête, je la glissais sur l’arrière de mon oreille puis je posais mon regard sur Amy.

J’étais responsable de toi et j’ai fait au mieux pour garantir ta sécurité.
T’emmener avec moi ? Sur une zone de guerre ? Une gamine de 10 ans ? Tu es sérieuse ? Est-ce que tu réalises ce que tu dis et me reproche ?
Je ne nierais pas mes responsabilités. Mais il faut que tu te mettes en tête que je n’avais pas forcément le choix. J’entends et je comprends qu’à tes yeux je suis et je resterais le monstre qui t’a abandonné et fait souffrir. Cela fait des années que j’ai compris ce que tu penses de moi et je l’ai accepté car je ne te ferais jamais changer d’avis sur mon compte.
Dis-toi une chose : dans une histoire il y a autant de version que de participants. Je t’ai expliqué la mienne rapidement car je ne suis plus soumis au « top-secret » et je suis heureux d’avoir pu le faire. Mais ce que tu dois savoir et comprendre c’est que je suis avant toute chose soulagé que tu ai vécu en sécurité le plus longtemps possible grâce à mon boulot. C’était un sacrifice et il en valait la peine.
Aujourd’hui, tu es adulte, tu as réussi à venir jusqu’ici en te débrouillant seule. Comme je l’ai fait à ton âge. Je suis fière de toi. Et comme tu me dis une fois de plus que pour toi je ne suis qu’un étranger et que ton père et mort. Je vais donc te laisser en paix.
Toutefois, comme je le fais depuis ta naissance je veillerais sur toi à distance et si tu as besoin de moi, fais-le moi savoir.
Les p’tit gars qui gèrent la base sauront où j’aurais été envoyé en mission.

Je me doutais que ce n’était pas ce qu’elle voulait entendre. Qu’elle risquait d’être encore plus en colère mais je ne pouvais rien faire d’autre. J’étais face à un mur. Je ne pouvais pas le défoncer, c’était ma fille, alors, m’éloigner pour ne pas la faire souffrir encore plus était la seule idée raisonnable que j’avais trouvé.
Elle allait encore m’accuser de l’abandonner mais c’était ce qu’elle voulait à l’entendre.

Oh…
Humm…
Dire que j’étais absent est une chose, m’accuser de ne pas avoir été présent pendant la maladie de ta mère et son enterrement. Tu exagères. J’étais là, à son chevet tout au long de ces derniers moments et je l’ai accompagnée jusqu’à sa dernière maison. Le jour de son enterrement restera à jamais gravé dans ma mémoire.
Même qu’après, je t’avais emmené manger une glace à la Chinatown Ice Cream Factory comme elle l’avait demandée.
Quant à tes anniversaires, noëls et autres, j’en ai peut-être loupé certains mais j’ai essayé d’être là le plus souvent possible.
Ta colère et ta rancœur ont modifier tes souvenirs ou alors tu as oublié.
Je n’ai pas l’intention de jeter de l’huile sur le feu mais là tu es dans l’erreur.
Le jour où tu seras prête à vraiment discuter avec moi et m’écouter. Je serais là.
Sur ce… J’ai du boulot qui m’attend.

Je ne lui disais pas aurevoir volontairement. Car j’espérais qu’elle m’emboite le pas mais les chances étaient faibles. Et j’avais vraiment du boulot. Une réunion dans une petite heure, une préparation de recherche de survivants dans l’Orégon. Ils avaient besoin de pisteur et j’avais reçu mes ordres.
Sans attendre sa réponse ou ces objections, je me retournais et me mis tranquillement en marche vers la porte qui menait sur les extérieurs de la cité. Si elle voulait vérifier mes dires sur mes missions, il était possible qu’elle assiste à cette réunion. On avait besoin de monde, tous les résidents de la cité devaient travailler pour la communauté et la faire venir avec moi me permettrait de tester l’évolution de sa maitrise de ces capacités qui étaient bien plus évoluées que les miennes.

[Amanda Chase]

[hs : j'ai voulu tester un codage de réponse avec un nombre de px rien de plus, j'imagine que c'est là le problème]

Amanda avait très certainement déformé ses souvenirs tout simplement parce qu'elle lui en voulait tellement qu'elle en avait oublié certains, les fois où il était venu la voir qu'il avait passé du temps avec elle, mais il faut dire qu'il y en avait eu tellement peu qu'elle les avait sans autant doute oublié, exprès très certainement. Elle se souvenait très bien de l'enterrement de sa mère mais ce n'était pas de cela qu'elle voulait parler. Elle y allait autant qu'elle le pouvait sur la tombe de sa mère, demandant à y être accompagné, presque tous les ans si cela était possible. Elle se sentait si seule par moment comme une orpheline qu'elle avait peu être bien déformé la réalité, mais cela ne changeait rien. D'après elle il était coupable de l'avoir abandonné tout simplement, de l'avoir enfermé dans cette pension pour ne venir la voir que lorsqu'il se souvenait qu'elle existait, ce n'était pas plus difficile que ça. Bien entendu qu'elle n'aurait pas aimé se rendre sur une zone de guerre étant enfant mais il aurait pu la garder à la maison, lui payer une nounou et revenir vers elle dès qu'il était libéré, mais c'était plus simple de la mettre en pension. C'est tout ce qu'elle avait retenu, arrangeant les choses à sa façon parce qu'à l'époque elle n'était qu'une gamine.

"- Je n'ai pas dit ça, je n'ai jamais dit ça, tu étais là pour maman quand elle était malade je m'en souviens très bien. C'est toi qui ne comprend pas."

Elle avait bien vu qu'il s'occupait de lui en se roulant une cigarette plutôt que d'elle et c'était le genre de chose qui l'agaçait sérieusement, mais elle ne rajouta rien à ce sujet en tout cas.

"- J'ai peu être oublié des trucs c'est vrai mais comme tu n'étais jamais là pour me les rappeler... tout comme tu es toujours super occupé, jamais le temps pour .... ta fille..."

Qu'elle soit ici en sécurité, bien qu'elle doute l'être réellement pour longtemps ou bien ailleurs c'était toujours pareil avec lui.

"- Moi aussi j'ai du boulot, une vie sociale à me créer pour peu que ce soit encore possible dans ce monde.."

Ce n'était qu'un mensonge, Amanda n'avait pas d'amis ici, du moins pas encore et peu être qu'elle réussirait à s'en faire. Elle passait beaucoup de temps auprès des animaux qui se trouvaient dans la citée, auprès d'eux elle se sentait normale, disons plus qu'avec des humains lambda. Elle pouvait discuter avec eux, écouter leurs pensées, échanger et surtout en apprendre plus sur ce qui se passait dehors, ce qu'ils avaient vu.
Et parfois elle restait dehors sur les balcons et tentait d'écouter les animaux marins mais elle y arrivait rarement car la distance entre elle et eux était très importante, elle n'avait pas accès aux quais du coup c'était plus difficile pour elle.

[Jonathan Chase]

Elle semblait perdue et je ne voulais pas l’accabler. Elle me disait que je ne comprenais pas. Mais en fait si. C’est juste que ce n’était pas le moment pour remuer le couteau dans la plaie. Pour elle tout comme pour moi. Cette période était toujours douloureuse et c’est pour cela que je n’aimais pas l’évoquer.
Puis subitement, elle recommençait avec sa rengaine sur le « tu n’as jamais de temps pour ta fille ». Je ne savais pas quoi lui répondre car je ne comprenais pas pourquoi elle me disait ça à cet instant. Quel était le déclencheur ? Il allait falloir que j’approfondisse le sujet rapidement.
Entre temps elle m’afirma qu’elle aussi avait du travail et une vie sociale. Bien. C’était sa façon à elle de me dire au revoir, ou ça serait plutôt un va te faire foutre vu l’estime qu’elle me portait.

J’étais arrivé à la porte. Je n’avais pas cessé de repenser à notre conversation et j’avais constaté avec déception qu’elle ne m’avait pas suivi. Elle n’était pas curieuse alors je décidais de provoquer un peu les choses. Je savais qu’elle mentait pour le travail, j’avais mes sources. Mais ce n’était pas le moment de jouer à ça.
Toutefois j’avais une idée pour lui montrer que je n’étais pas le salaud qu’elle croyait. Je reviens sur mes pas et je la retrouvais assez facilement. De nouveau face à elle je décidais de tenter une autre approche en mettant directement les pieds dans le plat contrairement à me première idée.

Ecoute, je sais que tu mens. Tu n’as pas de travail et que, pour rester ici il faut être utile pour la communauté. J’ai une proposition à te faire.
Viens bosser avec moi.
Comme ça tu verras que j’ai vraiment une réunion dans une heure. Je regardais mon téléphone. Heu… non rectification : 45 minutes.
Et ça sera l’occasion pour toi de comprendre que je suis en effet occupé et que c’est pour la bonne cause. Aussi, pendant quelques jours tu te regarderas moins le nombril du monde.
Tu ne sais pas ce que tu veux. A la fois tu me repousses et tu me reproche de ne pas prendre du temps pour toi. Alors je t’en donne l’occasion.
Viens en mission avec moi, découvre mon monde, fais-moi tous les reproches que tu veux. Mais ait le courage de bouger ton cul et faire le contraire de mes erreurs.
La balle est dans ton camp.

Je la regardais droit dans les yeux avec un air de défit me demandant si elle oserait sauter le pas. Elle ne cessait de me critiquer, de me reprocher mon absence et mon manque d’intérêt pour elle.
Comme toujours, quand je la savais en sécurité, mon esprit était plus tranquille c’est pour ça que partir en mission à ce moment-là était plus facile pour moi.

[Amanda Chase]

Elle savait qu'il n'était pas très loin parce qu'elle sentait toujours son odeur pas très loin et elle le sentit aussi revenir vers elle, tout simplement parce qu'elle connaissait son odeur. Sa mémoire n'avait pas oublié l'odeur de son père, celui qu'elle adorait étant enfant, c'était une odeur particulière mélange d'épices et de nicotine, un mélange subtil entre son after shave et les cigarettes qu'il se roulait. Ici, elle l'aurait reconnu entre mille et là elle n'avait cessé de le sentir, sachant donc qu'il revenait vers elle. Pour quelles raisons ? elle n'en savait rien et elle aurait tout aussi bien pu fuir et faire en sorte qu'il ne la rejoigne pas mais elle n'en fit rien, sans doute curieuse de savoir pourquoi il revenait vers elle, ce qu'il avait à ajouter. De toute façon elle n'avait toujours pas digéré le fait qu'il ne soit pas à l'origine de son arrivée ici.

Il se plaça en face d'elle et commença à parler, lui faisant savoir qu'elle mentait et qu'elle n'avait aucune utilité ici pour le moment, sympa vu qu'elle voulait aider mais qu'elle ne savait pas comment faire. Elle ne pouvait pas parler de son pouvoir aux gens d'ici et puis elle n'aurait servi à rien, une fille sachant communiquer avec les animaux et étant incapable de se transformer en animal alors que cela est dans son ADN. En même temps le seul animal dont elle savait prendre la forme n'était pas forcément très utile. Elle se rabaissait toujours à ce niveau là tout simplement parce qu'elle était novice et qu'elle n'avait eut personne pour l'aider à s'améliorer à maitriser la bête en elle.
Elle tenta de ne rien montrer à son père et encaissa chaque parole.

"- Cette fois-ci tu veux que je t'accompagne en mission alors que l'ennemi n'est pas humain ? décidément tu ne sais vraiment pas ce que tu veux."

Et elle soupira, c'est vrai que la proposition était tentante malgré tout et Amanda pris une grande inspiration avant d'ajouter.

"- Et c''est où cette réunion ?"

De toute façon il s'avançait sans doute, parce qu'une jeune femme comme elle ne serait jamais accepté, alors s'il l'invitait à venir et qu'elle se faisait jeter il en entendrait parler pendant longtemps et elle lui ferait payer cher.

[Jonathan Chase]

C’était du quitte ou double. Soit elle acceptait de me suivre soit elle refusait. Mais au moins j’aurais la satisfaction d’avoir tenté quelque chose. Elle ne pourrait pas me reprocher de l’abandonner à chaque fois.
A voir sa réaction, ou plutôt son absence de réaction, je me doutais de sa surprise par rapport à mon retour et surtout ma proposition. Elle qui devait s’attendre que je disparaisse comme le lâche qu’elle me croit être. Sauf que le monde dans lequel nous vivions avait changé. Et qu’il était temps que cela soit aussi le cas pour notre relation. J’attendais donc patiemment sa réponse en essayant de ne rien espérer ou anticiper.

Sa réponse fut d’abord une question. Suivi d’un commentaire comme quoi je ne savais pas ce que je voulais. Cela commençait à m’agacer car je trouvais que c’était un peu l’hôpital qui se foutait de la charité. J’essayer de lui donner ce qu’elle voulait, lui montrer quel était mon job, qui j’étais et ça partait en critique quoi que je fasse.
J’avais beau être en tort, les tentatives d’excuses ou de pénitence avaient des limites. Je ne passerais pas ma vie à tenter de me rapprocher d’elle et de me faire jeter. Je commençais à craindre un refus puis elle posa quasiment une autre question sur le lieu où se déroulerait la réunion qui était un point positif. Rien n’était gagné, mais un petit pas avait été fait.

Oui cette fois-ci je te propose de m’accompagner.
Des adolescents dégourdis partent sur certaines missions.
Tu es adulte, tu as survécu seule pendant des mois pour arriver jusqu’ici. Tu es plus débrouillarde que tu le penses.
D’autres part, maintenant que je t’ai retrouvée, et compte tenu de la situation de la planète, je préfère te savoir avec moi-même si tu me hais.

Tout était vrais dans ce que je venais de lui dire. Des gamins avaient réussi à se protéger des zombies seuls en s’organisant. Certains d’entre-deux avaient même de meilleures techniques de survie que des soldats que j’avais côtoyés. Les trouver et les ramener ici avaient été assez compliqué car ils ne faisaient pas confiance facilement. Comme Amanda.
Je ne savais pas ce qu’elle avait pu voir sur la route, mais j’avais ma petite idée sur le sujet pour avoir barouder assez longtemps sur ces terres mortelles à de nombreuses reprises.

La réunion a lieu à l’étage supérieur. Il n’y a rien de secret. Il s’agit d’une mission de routine pour moi qui consiste à trouver et ramener des survivants. Je suis un excellent pisteur pour les raisons que toi et eux connaissent.
J’effectue d’autres type de missions mais… Je ne préfère pas te mêler à ce genre de choses. Tu es encore innocente et je ne veux pas avoir ça sur la conscience.

J’essayais de jouer franc-jeu depuis le début de notre entrevue et ce n’était pas facile. Une mission d’exploration, de recherche n’avais rien à voir avec de abattage en masse de zombie ou un sauvetage de rescapés des mains de tarés qui se sont pris au jeu de la fin du monde. Tuer était quelque chose que je voulais lui éviter à tout prix.
Beaucoup de personnes pensent que tuer pour se défendre, ou pour protéger un proche ne fait rien. C’est totalement faux. Oter la vie à une personne n’est pas un acte anodin quel que soit la situation ou la raison. Les morts dont je suis responsable me hantent continuellement et c’est un poids difficile à porter au quotidien. Parfois, je revis ces moments dans mes pires cauchemars.

Est-ce que tu permets qu’on sorte sur la terrasse afin que je puisse fumer avant la réunion ? Sans ma dose de nicotine je deviens vite irritable.

J’exagérais un peu. Je pouvais parfaitement me passer de ma cigarette avec de partir en réunion. C’est juste que j’avais besoin de prendre un peu l’air et que je ne savais plus trop quoi lui dire.

[Amanda Chase]

Elle le sait qu'elle est capable c'est juste qu'elle ne pensait pas qu'il puisse avoir confiance en elle au point de lui demander ça. Elle a survécu oui et à un certain prix. Il a bien fallu qu'elle fasse des sacrifices et qu'elle agisse d'une manière qu'elle n'aurait jamais pensé possible avant. Elle a tué bien entendu mais elle a tué pour survivre et puis elle n'a tué que des morts vivants, enfin elle pense qu'elle les a tué, elle n'a jamais cherché à savoir s'ils c'étaient relevés ensuite. Elle a les mains sales mais contrairement à lui elle n'a jamais tué d'être humain quand ils étaient humains, c'est donc un peu plus facile à supporter bien que parfois elle se demande comment pouvait être leur vie avant qu'ils ne deviennent ce qu'ils sont devenus. Ils avaient de la famille, des gens qui les aimaient tout ça et c'est pas toujours évident à admettre.

"- C'est vrai, j'ai fait ce qu'il fallait pour rester en vie et je compte bien continuer."

Bien entendu elle n'était pas toujours toute seule mais elle n'était pas la jeune femme fragile qu'on pouvait imaginer en la voyant. Amanda manque parfois de courage mais elle n'est pas du genre à laisser les autres la défendre si elle est capable de le faire elle même. Et puis elle a un avantage, entendes les pensées des animaux qui l'entoure même s'ils sont loin, alors cela lui a permit de rester le plus loin possible des morts vivants et d'en éviter pas mal. Ce n'était pas la peine pour elle de relever ce qu'il avait dit ensuite, elle l'avait entendu c'était bien suffisant.

"- Ne t'en fais pas pour moi je ne suis pas si innocente que tu le penses.
Ils savent ce que tu es en réalité ?"

Amanda n'en avait jamais parlé à personne et ne comptait pas commencer maintenant. De toute façon elle n'était pas doué pour la transformation. Elle était capable de se transformer en aigle blanc sans trop de soucis mais n'arrivait pas à voler, du coup cela n'avait pas grand intérêt et pour le reste c'était le seul animal dont elle arrivait à prendre la forme.

"- Oui, allons-y."

Elle se demandait bien ce qu'ils allaient se raconter une fois sur la terrasse et se doutait qu'il fumerait et qu'elle ne ferait rien d'autre qu'être silencieuse et l'observer l'air de rien. Ils se dirigèrent donc vers la terrasse la plus proche et l'air frais surpris un peu Amanda qui n'avait pas spécialement les vêtements qu'il fallait pour rester dehors.
Des terrasses, la vue était toujours magnifique même si la ville au alentours n'avait plus vraiment le même aspect qu'avant. Même de là Amanda devinait l'odeur de mort qui ne semblait pas vouloir disparaitre.

[Jonathan Chase]

Je fronçais les sourcils quand elle me dit qu’elle avait dû faire ce qu’il fallait pour rester en vie et qu’elle comptait bien continuer. Je trouvais cela à la fois inquiétant et rassurant. En effet, elle avait su s’adapter, mais à quel point ? Qu’avait-elle été obligée de faire et quel serait l’impact sur son mental ? Je le saurais bien assez toi et je m’en voulais de ne pas l’avoir trouvée à temps. Les pistes étaient tellement brouillées, il y avait tellement de gens partout et de mort. L’odeur ambiante de New York m’avait littéralement rendu malade et rien que d’y repenser j’en avais encore des crispations et un léger haut le cœur.
Pour avoir vécue ce type de situations à de nombreuses reprises, je savais à quoi elle avait été confrontée même si je ne voulais pas vraiment l’admettre. On ne veut pas que son enfant voie ces horreurs et soit obligé de tailler en pièce des morts-vivants.
Ne voulant pas remuer le couteau dans la plaie, je préférais ne pas lui demander ce qu’elle avait vécu. En tout cas pas maintenant. Ce n’était pas l’endroit et pas encore le bon moment.

Elle m’affirmait ne pas être aussi innocente que je le pensais et enchainait sur une autre question bien plus intéressante. Elle se demandait si mes mes employeurs savaient ce que j’étais en réalité. Je m’apprêtais à lui répondre quand elle accepta de me suivre sur la terrasse. Je me mis donc en marche vers la sortie et lui répondrait lorsque nous serions plus à l’écart.
Dehors, en hauteur, la vue était incroyable mais le vent était fort et frais pour ne pas dire froid. En face de nous, on pouvait apercevoir San Francisco, mais elle ne donnait pas vraiment envie de la visiter. Je savais parfaitement ce qu’il y avait là-bas. Une horde de zombie. J’avais failli y passer à plusieurs reprises en cherchant des survivants bien cachés.

Je posais ma cigarette sur mes lèvres, sortais le briquet et l’alluma. J’inspirais quelques bouffées afin de bien démarrer la combustion et sentais déjà l’effet apaisant de ce geste habituel et familier. On m’avait souvent dit d’arrêter de fumer mais à quoi bon. Il fallait bien mourir de quelque chose après tout. Je m’étais accoudé sur le garde-fou, pensif l’espace d’un instant en expirant la fumée de ma cigarette que le vent ramenait vers le visage d’Amy.

Désolé. Dis-je comme un réflexe et me tourna de telle sorte qu’elle ne soit pas incommodée par l’odeur.

Ce n’est pas tant l’innocence qui me préoccupe. C’est… Cette vie, ces morts. Cette lutte n’est pas naturelle pour tout le monde. Certains d’entre nous sont fait pour voir des morts, en créer même, d’autres, sont fait pour préserver la vie, créer, ou inventer. Peu importe.
Je ne sais pas pourquoi tu es faite. Tu es la seule qui peut le dire. Disons, qu’il ne faut pas te forcer à faire des choses qui te mettent mal à l’aise.
Je ne parle pas de danger, je parle de ta nature profonde.

Je tirais une autre bouffée sur la cigarette profitant d’un changement de vent qui enverrait la fumée ailleurs que sur la gamine. Brook m’avait tellement engueulé avec ça que c’était devenu une habitude. Pas sur nous, fumes dehors ! Qu’elle me disait. J’obéissais.
La nostalgie me faisait mal, mais c’était le lot de certains souvenirs. En songeant à ce que je venais de dire à ma fille à propos de nature profonde, je me demandais si elle comprenait ce que j’essayais de lui dire.
Ma nature profonde était celle d’un prédateur, les animaux dont je prenais le plus souvent l’apparence étaient des chasseurs, carnivores. J’observais machinalement ma main me rappelant tout à tour tenir une arme à feu, un couteau ou tout simplement des griffes pleines de sang. En réalité, j’étais tout simplement un animal qui avait le gout du sang…

Oui ils savent.
Le monde à changer. Quand on a un avantage, il faut en profiter et l’utiliser. Cela peut attirer des convoitises, mais aussi ouvrir des portes. Il suffit de le faire avec intelligence.
Les gars avec qui je bosse me connaissent depuis longtemps et me font confiance. On s’est sauvé la mise un nombre incalculable de fois. Après les catastrophes, les trucs magiques bizarres, un homme qui peut prendre l’apparence de n’importe quelle animal n’a plus rien de surprenant.
Je n’ai rien dit à ton sujet. C’est quelque chose de personnel et seul toi est décisionnaire. Tu es libre de dire si tu as des capacités, et quelles en sont les effets.
Crois-moi, ils ont d’autres chats à fouetter que de savoir si tu es télékinésiste, télépathe ou autre.
Par contre, moi, j’ai besoin de savoir où tu en es.

[Amanda Chase]

Amanda n'est pas le genre de fille à raconter sa vie au premier venu et encore moins à son père toujours absent, qu'elle ne considère même plus comme son père mais disons qu'elle ne peut pas non plus faire totalement une croix dessus. Le monde a changé, elle a déjà perdu sa mère et une partie d'elle ne veut pas non plus perdre son père même s'ils ne sont pas proches, s'ils se parlent peu, le savoir en vie et présent quelque part veillant sur elle lui fait du bien. Elle aurait tellement voulu que sa mère soit encore là elle aurait pu lui montrer la voie vu que son père en était incapable.

Une fois sur la terrasse tout un tas de souvenirs lui revinrent vu qu'il agissait exactement comme par le passé. Sa mère l'aurait gentiment envoyer fumer plus loin, elle ne faisait pas grand chose à part observer cette vue tout en essayant de ne pas trop en dire sur elle. Mais il est clair que ses souvenirs là étaient des plus agréables même si se prendre de la fumée de cigarette dans les narines quand on a un odorat aiguisé n'a rien d'agréable.

"- Je ne serais pas là si j'avais été cette petite fille timide et gentille avec tout le monde. Toi tu as survécu à ta manière et moi j'ai fait de mon mieux pour rester en vie. Je n'ai pas vraiment eu le choix contrairement à ce que tu peux penser."

Sa nature profonde parfois elle la déteste parce qu'elle ne la maitrise pas, du moins pas la partie qu'elle voudrait. Cette odeur de pourriture arrive même à prendre le dessus sur celle de la cigarette que fume son père mais Amanda a appris à dissocier certaines choses et c'est en grande parti pour ça qu'elle est encore en vie. Sentir et écouter, mettre de côté ses émotions et avancer, rien n'est plus important à présent et même si elle se sent en sécurité ici elle reste malgré tout toujours sur ses gardes.
Elle l'écoute et comprend qu'ils savent ce qu'il est, mais Amanda ignore ce qu'elle est réellement vu qu'elle n'arrive pas à grand chose par rapport à son père et ce qu'il lui demande ensuite l'étonne un peu. Elle hausse les épaules tout en observant au loin.

"- J'ai survécu parce que j'ai écouté, j'ai su entendre et sentir le danger, pour le reste je n'ai pas vraiment eu le temps de m'en préoccuper."

Elle change de place pour venir se remettre là où la fumée passe, parce que l'odeur qu'elle sent même si elle est infime la dérange, c'est horrible qu'elle arrive à sentir ça d'aussi loin. Elle doit se concentrer pour ne plus rien sentir de nauséabonde, le parfum de son père devrait suffire. Et puis elle tend le bras et montre un point dans le ciel, un oiseau au loin et elle dit tout en supposant que c'est pareil pour lui.

"- Tu vois l'oiseau là-bas et bien tout comme toi je l'entends. Il ne semble pas serein. On est vraiment en sécurité ici tu penses ?"

[Jonathan Chase]

Elle m’expliquait à sa manière comment elle avait ressenti cette période de survie. Je n’avais rien à répondre à cela. Les choses étaient ainsi, rien de plus. Je tirais un peu sur ma cigarette, pensant à ce moment paisible avec ma fille. Chose qui ne s’était pas produit depuis des années, pas depuis la mort de Brooke. Je baissais un peu la tête dans mes pensées tout en écoutant ses réponses sur la manière dont elle s’est prise pour survivre.
Elle parlait beaucoup d’écoute, sentir le danger, comme si elle était surtout dans l’observation. Je ne savais pas si elle était douée pour l’observation ou si elle avait un don particulier. Je me rendais compte que c’était dure pour elle de parler de ça à l’inconnu que j’étais devenu pour elle.
Quand elle changea de place pour se mettre dans le vent qui lui envoyait la fumée de ma cigarette sur elle je me mis à froncer les sourcils, étonné par ce manège dont je ne comprenais pas l’utilité. J’étais tenté de lui demander pourquoi elle faisait ça. Elle qui était la première à râler avec sa mère quand je fumais un peu le soir à l’extérieur de la maison. Elle qui disait détester l’odeur de mes cigarettes qui puent pour utiliser ses mots d’enfants.
Toujours silencieux et attentif, je suivais ce qu’elle faisait, quand elle tendit le bras vers le ciel désignant un oiseau que je n’aurais pas remarqué si elle ne me l’avait pas montré. Puis elle me demanda si je le voyais, puis enchaîna sur le fait que tout comme moi elle l’entendait. Que pour elle il était inquiet, tout en me demandant si nous étions en sécurité ici.

On pouvait lire la surprise sur mon visage. Car je n’avais pas entendu l’animal qui était très loin, trop loin même pour moi et mes sens aiguisés. Je n’arrivais même pas à savoir de quelle espèce de volatil il s’agissait. Quant à savoir que l’animal n’était pas serein… Cela m’échappait complètement.
Je mis la cigarette de nouveau sur me lèvre pour prendre une nouvelle bouffée tout en réfléchissant à ce qu’Amanda venait de me dire.
Comment pouvait-elle l’entendre, ou communiquer avec. Il était bien trop loin… Ses sens étaient-ils si performant que ça ? C’était possible. Y avait-il autre chose ? Fort probable. Nous allions devoir nous rendre à la réunion dans un petit quart d’heure. Discuter capacité là, maintenant n’était pas forcément productif. Me je préférais lui dire ce qu’il en était pour moi.

Si tu ne me l’avais pas montré je n’aurais même pas remarqué sa présence. Il est bien trop loin, enfin pour moi. Et je ne l’entends pas non plus, pour les mêmes raisons. Je suppose que tes sens sont très fins, et puissants. Alors, comment arrives-tu à supporter l’odeur de la cigarette ? Petite tu détestais ça. Et là tu te mets dans la direction du vent. Quelque chose ne va pas ?
Pour ce qui est qu’il ne soit pas serein… Je te crois. Je n’en n’ai aucune idée en réalité. Je n’arrive même pas à discerner son espèce.
Par contre pour ce qui est de la sécurité, oui nous sommes au bon endroit.
Il y a des barrières qui empêchent les zombies flotteurs à entrer dans la cité. Et avec toutes les portes sectionnelles, le moindre mort vivant sera coincé et éradiqué. Sans oublier les soldats entrainés et les gens, comme moi avec des capacités bien pratiques. Je connais une gamine à peine plus vieille que toi, avec un caractère de merde qui les crame à distance. Efficace mais une vraie peste…

Ma cigarette étant finit, j’écrasais le mégot sur le montant de la rambarde et le jetais dans le réceptacle prévu à cet effet. Fumeur oui, irrespectueux non. Je fis signe à Amanda de me suivre pour passer par la porte du côté qui menait à un nouveau couloir conduisant à une partie administrative de la cité.

Il va être l’heure.
Si tu permets, j’aimerais éclaircir certaine choses en route avec toi.
Pour moi entendre l’animal d’aussi loin est impossible, même si je prenais l’apparence d’un animal dont ouïe est le point fort.
A quel point arrives-tu à les entendre ou à communiquer avec eux ?
Je ne sais pas si tu te souviens de comment je m’y prenais, mais pour communiquer avec un animal, il me faut être à proximité, ou avoir sa forme.
Toi tu es si loin… Fais-tu autre chose que changer d’apparence ?

[Amanda Chase]

Amanda était incapable d'expliquer le pourquoi du comment, elle savait juste qu'elle y parvenait sans trop d'efforts, tout simplement parce que petite loin de son père le soir elle n'avait rien d'autre à faire que regarder et écouter. Elle avait donc finit par aiguiser ses sens sans même s'en rendre compte, ce qui d'ailleurs expliquait pourquoi elle était incapable de prendre la forme d'animaux comme son père pouvait le faire de manière aussi aisé, pour elle c'était vraiment difficile tellement plus difficile que reste. Elle n'avait pas pensé que ce qu'elle venait de lui dire pouvait le surprendre, n'imaginant même pas qu'il soit incapable d'être aussi doué qu'elle. Elle n'y comprenait rien.

"- L'odeur du vent est désagréable."

Et c'était d'ailleurs pour éviter de sentir cette odeur qu'elle avait choisi de se mettre dans la direction de la fumée de la cigarette de son père, pour mieux se concentrer sur son parfum et c'est là qu'elle avait remarqué l'oiseau au loin.
Il tenta de la rassurer quand à leur sécurité. C''était une chose dont elle doutait, sachant que les zombies arrivaient à avancer dans l'eau au marchant sur le fond voir même en flottant comme venait de lui dire son père.
Et puis ensuite il l'invita à rentrer et l'odeur s'estompa, se qui la rendit un peu plus tranquille. C'est alors qu'il lui posa tout un tas de question et c'est là qu'elle compris que leurs capacités étaient différentes.

"- Je l'ai juste entendu s'exprimer plus fort que les autres c'est pour cela que j'ai observé et que je l'ai vu, je ne le distingue pas vraiment non plus, je suppose qu'il s'agit d'une corneille mais j'en suis pas certaine. Il était pas tout seul, y'en avait d'autres dans son sillage. Si je me concentre assez fort j'arrive à les entendre ou à les sentir, ça se fait tout seul, certain de mes sens sont comme en veille alors que d'autres sont plus aiguisés. C'est en grande partie grâce à eux que j'suis toujours en vie."

Quant à savoir si elle parlait des animaux ou bien de ses sens c'était une autre histoire, mais c'était les deux réalité. Les animaux et le fait qu'elle arrive à communiquer avec eux lui ont permis d'éviter pas mal d'ennuis.

[Jonathan Chase]

En écoutant ces réponses et sa manière d’être, je sentais que quelque chose n’allait pas. Je n’arrivais pas à savoir si cela venait de son pouvoir, vu ce qu’elle m’en disait ou si c’était moi avec mes questions, ma présence soudaine… En faisais-je trop ou trop vite ? C’était fort probable. Alors je me tue et l’écoutais tout en la laissant respirer.
Nous marchions le long du couloir passant plusieurs portes. Il fallait traverser tout le couloir pour arriver à la salle de réunion ce qui nous laissait le temps pour un échange ou deux avant d’entrer dans le vif du sujet. En passant la porte, je la vis moins gênée, l’odeur du vent qu’elle qualifiait de désagréable. Son odorat était vraiment développé, plus que le miens et je me demandais comment elle arrivait à gérer ça, ou au contraire si elle ne faisait que subir. J’étais à la fois curieux et inquiet mais c’était trop tôt pour entrer dans le vif du sujet.

L’écouter décrire ce qu’elle ressentait quand elle utilisait ses dons était intéressant. Cela fonctionnait différemment de moi et je compris cela quand elle dit qu’elle le ou les sentait. Cela allait plus loin que la simple compréhension dont je bénéficiais. Je n’étais pas un expert en capacité surnaturelles. Mais dans les journaux que m’avait laissés mon père avant de mourir. Il y avait de nombreux passages sur nos ancêtres et leurs dons. Cela était toujours lié avec le règne animal. Pour la plus part d’entre nous il s’agissait de métamorphose, mais pour d’autres c’était différent. Je tentais de me remémorer ces lectures. Puis j’eu une idée.

Je pense que j’ai quelque chose qui pourrait t’aider. Les journaux de ton grand père. C’est grâce à eux que j’ai réussi à m’en sortir avec notre héritage. J’aurais préféré être présent pour te servir de guide, mais compte tenu de tes explications… Je ne te serais d’aucune utilité.
Tu me parais être plus sur… Je ne sais même pas en réalité. Tu as les sens que tu peux modifier au besoin et c’est le sentir… C’est quelque chose lié au mental…
Je réfléchis à voix haute, si je me trompe dis-le moi.

J’essayais de comprendre mais je n’étais doué pour ça et cela m’ennuyais. Encore une fois je n’étais pas à la hauteur alors que ce domaine était normalement le miens.
Je marchais toujours, tranquillement, nous étions dans les temps, largement.

Etre dans une situation de danger immédiat pousse ton organisme à produire de l’adrénaline en masse et quand tu ajoutes à ça un bon instinct de survie ça donne ce que tu as vécu. Tu as un bon instinct de préservation.

Je lui aurais bien demandé quelles formes animales elle maîtrisait mais nous étions arrivés. Ça sera pour plus tard uniquement si elle exprimait le désire d’en discuter.
Je sortais un badge pour ouvrir la porte, l’écran de contrôle afficha capitaine J. Chase. La CIA n’existant plus, j’étais passé sous la juridiction militaire et par équivalence de statut et de fonction cela faisait de moi un officier. Je n’y accordais pas vraiment d’importance, car ce qui m’intéressait c’était les missions, la recherche, travaillé tout simplement.
La porte s’ouvrait sur une salle de taille moyenne simplement agencée comprenant une grande table, une dizaine de chaises et un écran multifonction. Pour le moment seul 3 chaises étaient occupées : un officier haut gradé, le responsable des missions, un homme et une femme du genre baroudeur.
Je fis signe à Amanda de prendre une place alors que je marchais vers mon supérieur hiérarchique pour le saluer et discuter avec lui.
L’officier me donna le dossier de la mission puis je me retournais vers ma fille pour voir ce qu’elle faisait, si elle s’était installée et prendre une place à côté d’elle.

L’officier pris la parole expliquant qu’il recherchait des volontaires pour partir à la recherche de rescapés sur terre, hors de la citée sécurisée. Il attendait l’arrivée d’autres potentielles recrues et laissait la charge de la réunion à officier de terrain expérimenté en me désignant de la main. Il saluât les personnes présentes et s’éclipsa le téléphone presque aussitôt vissé à l’oreille.

[Amanda Chase]

Amanda ne sait pas si elle veut accepter l'aide de son père à propos de ce fameux journal. Elle se doute bien qu'il veut l'aider en faisant cela mais ce n'est pas lisant un journal qu'elle arrivera à se transformer comme le fait si facilement son père. Amanda se dit parfois qu'elle n'est pas faite pour ce don, que celui qu'elle a développé lui permet de rester en vie et c'est bien suffisant que ce n'est pas le moment de rajouter encore des difficultés à présent. Et puis cela veut dire travailler son don, essayer de le développer d'une autre manière, prendre le risque d'être vue, d'être dévoilé et franchement elle n'en a pas très envie. Elle est déjà la fille de... c'est bien assez à supporter surtout que maintenant les gens les ont vue ensemble donc le rapprochement va se faire et puis comme elle accepte de le suivre à cette réunion on va comprendre aussi qui elle est.

"- Non tu as raison mais je ne sais pas si tout ça me sera très utile tu sais."

Une fois encore elle aurait préféré que ce soit lui qui l'aide et non qu'il lui donne un journal pour qu'elle se débrouille seule avec. Comme toujours il fuit ses responsabilités et c'est lourd à force. Il ne se rend même pas compte à quel point elle voudrait pouvoir compter sur lui alors que ce n'est pas le cas.

"- J'ai fait ce que j'ai pu pour rester en vie c'est tout."

Pour elle c'était quelque chose de naturel mais elle ne voyait pas l'autre côté du son don de la même manière vu que ça lui demandait tellement d'efforts et qu'au final elle n'arrivait à rien.

Ils entrèrent enfin dans la salle et Amanda resta un peu en retrait derrière son père histoire de ne pas trop se faire remarquer, derrière lui elle était bien et espérait qu'elle ne la verrait pas spécialement. C'était sans compter sur son père et le fait qu'il se mette toujours en avant ou bien souvent, enfin c'était ce qu'elle pensait de lui mais elle n'en savait rien en réalité.
Et comme elle s'y attendait il se retrouva mis en avant, elle recula d'un pas ou deux histoire d'être plus tranquille.

[Jonathan Chase]

Je pensais que lire ce que son grand père avait écrit aurait pu l'aider. Il y avait beaucoup de choses dedans, outre des informations sur ses transformations, il y avait de nombreuses réflexions sur ce que l'humanité devenait, sur les différences qu'il y avait entre un homme et un être humain. Mais ce qu'il y avait de plus précieux dans ces journaux, c'était ce qu'ils représentaient : un héritage. Je n'avais pas pu récupérer grand chose d'avant l'apocalypse, quelques photos de famille, ces journaux, des vêtements, quelques bijoux et souvenirs de Brook. Si Amanda s'ouvrait un peu à moi, peut-être que je lui donnerais le reste de son "héritage". Mais pour le moment j'avais toujours l'impression d'avoir un mur en face de moi.
Elle n'en voulait pas. Je ne la forçais pas, elle verra plus tard peut-être. Je ne la poussais pas, c'était inutile et tout ce que je risquais de faire serait de la braquer encore plus. Je trouvais plus sage de laisser faire et passer à autre choses.

Concernant l'autre tentative de discussion, la manière dont elle avait réussi à survivre en essayant de la valoriser et lui montrer qu'elle avait réussi un tour de force. Là aussi c'était un échec. Elle n'avait tout simplement fait ce qu'elle avait pu pour rester en vie. Voila ce qu'elle me répondait. Oui c'était vraie, mais elle avait réussie seule, sans formation. Beaucoup avaient échoués. Elle devrait se montrer fière de ce tour de force. Et quand je la regardais ce n'était pas ce qui ressortait de son attitude. J'avais plus l'impression de voir une jeune femme qui ne faisais que subir les énervements alors qu'elle était avant tout une survivante.
Elle réagissait aux événements d'une manière totalement différente de moi et ça ne m'aidait pas à briser la glace. Je devais réussir à trouver la bonne manière pour communiquer avec elle.

La réunion avait commencé, je faisais mon boulot comme d'habitude en jetant un coup d'oeil à Amanda de temps à autre pour voir si elle suivait et comment elle prenait les choses.
Elle s'était mise en retrait. C'était un point que j'avais remarqué dans notre discussion. Elle se dévalorisait, comme si elle manquait de confiance en elle. L'amener ici était finalement une mauvaise idée. Ne pouvant pas faire machine arrière, je continuais et je présentais les missions qui seraient données aux pisteurs que l'on voulait recruter. S'en suivi divers explications sur le déroulement des missions, les moyens à disposition des membres d'équipes et une distribution de dossier d'inscriptions à rendrez plus tard.
Après une bonne heure d'explications divers et variées je remis les dossiers à l'homme et la femme que je ne connaissais pas mais aussi à Amanda. Puis je discutais quelques instants avec le chargé de mission. Quand tous furent parti je me rapprochais de ma fille la regardant un instant en me demandant ce que je devais éviter de lui dire.

Je marchais clairement sur des œufs et ce n'était pas une habitude pour moi. Je détestais ça.

Voila comment se passe le recrutement. Et une préparation de mission, en théorie...
As-tu des questions?
Est-ce prématuré de te demander si tu comptes t'inscrire?
Ce n'est pas une obligation, il y a beaucoup de postes à pourvoir. Mais je pense vraiment que tu es faites pour ça.

[Amanda Chase]

Elle l'écoutait parler, il était doué pour ça, ça c'est sur mais il n'était pas aussi doué avec elle et c'était vraiment dommage. Elle n'aimait pas du tout entendre ce qu'il disait, cela voulait dire qu'il fallait sortir de cet endroit où elle se sentait en sécurité alors quand il s'approcha d'elle après avoir terminé de parler et qu'il lui demanda si elle voulait se joindre à cette mission elle se sentit en total danger, comme si l'idée même de quitter cet endroit était trop lui demander.

"- Non j'ai pas de questions et je ne m'inscrirai pas. Hors de question que je sorte d'ici. Si on est en sécurité ici c'est ici que je dois être. J'suis pas comme toi moi, je risque pas ma vie pour des inconnus."

Elle sous entendait tellement de chose en même temps, comme si elle lui reprochait justement d'aller dehors, de risquer sa vie pour des gens qu'il ne connaissait pas alors qu'il ne l'avait pas fait pour elle, qu'il n'était pas présent pour elle. Comme si dans le fond il se fichait bien que sa fille soit là à présent vu qu'il repartait de plus belle prendre des risques. En même temps elle pouvait comprendre qu'il fallait bien des gens pour sauver ceux de dehors mais elle se sentait tellement petite, tellement incapable d'une telle chose qu'elle ne voyait même pas pourquoi il lui demandait si elle voulait s'inscrire. ESt-ce qu'il était fou ? oser penser la mettre en danger, c'était encore pire que ce qu'elle croyait.

[Jonathan Chase]

A nouveau seuls mais cette fois dans la une salle de réunion, je tentais de continuer à dialoguer avec Amanda. Elle ne semblait pas intéressée par l'exploration, c'était son choix et ses propres goûts. J'avais pensé à ça dans un premier temps car c'est ce que je faisais actuellement et compte tenu de son don c'est ce qui me paraissait logique. Toutefois, j'étais parfaitement conscient qu'elle puisse aimer et désirer autre chose.
Je ne lui reprochais aucunement son refus et je me demandais ce qu'elle pourrait bien faire. Au bout d'un instant, je me dit que finalement elle était adultes et qu'elle pourrait parfaitement trouver sa voie seule sans moi. Amanda savait où j'étais en cas de besoin. Je ne voulais pas jouer au "gros lourd" qui s'impose, ce n'était pas le moment, c'était bien trop tôt pour ça. Après tout, nous n'étions absolument pas proche. Pas totalement des inconnus, mais presque.

Je fus toutefois étonné quand elle m'annonça ne pas vouloir sortir d'ici car elle se sentait en sécurité. C'était une raison tout à fait valable et je n'avais rien à redire sur ce point. Beaucoup de personnes avaient souffert et avaient été traumatisées par les attaque. Cet endroit faisait partie des rares lieux où on pouvait dormir sur ces deux oreilles.
Pour moi, sortir de la base avait un côté inquiétant. Je connaissais le danger, je savais l'évaluer mais surtout j'étais en mesure de l'éviter au besoin. Ce n'était pas le cas de tout monde. Je ne faisais pas partie de ces personnes qui avaient besoin de ressentir le danger pour se sentir vivant. Non, loin de là. Je sortais d'ici car il fallait chercher du monde et j'étais efficace sans oublier que je pouvais le faire en courant un minimum de risques. Bien que le risque 0 n'existait pas.

Au moment où elle me dit qu'elle ne risquait pas sa vie pour sauver celle d'inconnus... Je ne savais pas trop comment prendre ça. Etait-ce un reproche, une constatation ou je ne sais quoi d'autre? Il y avait beaucoup de possibilités et je n'avais pas envie de lire entre les lignes et surtout me tromper. Le plus simple étant de lui demander de préciser.
Oui en effet, je risquais ma vie pour sauver des inconnus, mais je n'étais pas le seule à le faire.


Ce n'était qu'une idée. Tu es libre de faire le boulot que tu veux tant que c'est quelque chose qui te conviens.
Oui nous sommes en sécurité ici, entre le lieu qui est une forteresse extraterrestre et le grand nombre de combattants et experts en tout genre. Tu ne peux pas être dans un meilleur endroit.
Et je sais que tu n'es pas comme moi... Nous sommes tous différents. Tu penses que j'attends quelque chose de particulier de toi? Tu crois que je veux que tu suives mes traces? Et bien non, je veux juste que tu suives ton chemin. Rien de plus.
Par contre je n'ai pas compris ce que tu veux dire par "je ne risque pas ma vie pour des inconnus".

[Amanda Chase]

La réaction de Jonathan n'étonna pas Amanda plus que ça, après tout ils ne c'étaient jamais compris alors ce n'était pas aujourd'hui que les choses allaient changer. Ils ne c'étaient pas revu depuis des mois maintenant et ces retrouvailles étaient plus qu'étranges en ces lieux. Même si on pouvait penser qu'ici Amanda se sentait en sécurité c'était malgré tout loin d'être le cas. Elle n'arrivait pas à se sentir en sécurité que ce soit ici ou ailleurs, pour elle elle ne serait jamais en sécurité nul part et peu être que si son père faisait un peu plus attention il aurait compris qu'elle ne pourrait être réellement en sécurité qu'à ses côtés. S'il avait été un père normal elle l'aurait pensé et elle l'aurait dit clairement mais vu qu'il ne comprenait rien et pensait justement qu'elle était en sécurité loin de lui et bien elle ne lui dirait jamais. Elle était fière, sans doute plus fière que lui et ne lui demanderait ni de l'aide ni son soutien ni rien d'autre, tout simplement parce qu'elle savait qu'elle n'en aurait pas le courage et que lui n'en aurait pas l'idée vraiment, n'insisterait pas alors que c'était le rôle d'un père. Jonathan n'avait plus joué son rôle de père depuis la mort de sa mère et parfois Amanda regrettait vraiment qu'elle soit morte, elle aurait même préféré partir avec elle que rester là avec cette distance entre son père et elle, sa mère n'aurait pas voulu et pourtant c'était bien la faute de Jonathan c'était lui qui avait tout fait pour l'éloigner. Il avait des excuses plus ou moins valables mais quand même, Amanda n'arrivait pas à passer au dessus.

"- J'suis même pas sur qu'on soit en sécurité ici, suffirait qu'un infecté passé sans qu'on s'en rende compte, peu importe si y'a des gens bien entrainés ici. Et puis... tu fais ce que tu veux après tout si tu préfères risquer ta vie pour des gens que tu ne connais pas..."

Pas la peine d'en rajouter, Amanda en avait assez de cet entretien, de toute façon c'était un dialogue de sourds et s'il comprenait ce qu'elle voulait dire il allait lui ressortir le même refrain et ça elle ne voulait pas l'entendre à nouveau.

"- J'espère juste que tu sais ce que tu fais."

Elle aurait aimé avoir son courage et sortir pour aider ceux qui se trouvaient dehors mais pour le moment elle avait besoin de se retrouver elle, de savoir ce qu'elle valait si ses pouvoirs avaient une réelle utilité et puis à quoi bon aller dehors pour risquer sa vie, une fois mort on n'est plus utile à personne, mais dans le fond elle comprenait aussi qu'avec un don comme le sien elle pourrait aider à sauver des vies.

"- On se verra à ton retour."

Elle prit le chemin inverse de tout à l'heure espérant ne pas se perdre à nouveau dans les couloirs. Cet endroit était immense et pas toujours évident même pour elle de s'y repérer. Elle finirait par trouver ses marques, elle l'espérait vraiment.

[Jonathan Chase]

[HRP: je réponds sur le téléphone il y aura plusieurs éditions.]

A la voir et l’entendre je savais que mes paroles et mes actes n’étaient pas suffisants. Quoi que je dise, quel que soit les efforts que je faisais pour renouer avec elle ça n’allait pas.
Pour preuve, sa réponse avec sa sécurité et le risque que des infectés arrivent ici. Si je voulais aller dans ce sens, quoi qu’on fasse on n’est jamais en sécurité. Vivre est dangereux quel que soit les précautions qu’on prend.
Par la suite, elle insista sur le fait sue je risquais ma vie pour sauver des inconnus. Je repensais à début de cette rencontre et ses premières paroles et surtout reproches. C’était par rapport à elle, au fait que je n’ai pas été là pour elle. Je n’avais pas été là chercher.
Bref elle tournait en rond et même si j’avais mes tords elle allait trop loin et je ne comptais pas me repentir de choses dont je ne pouvais pas être responsable.
Je soupirais en me concentrant sur ma réparation pour garder mon calme. Il me fallait prendre sur moi et supporter ses reproches sans broncher car je voulais avant tout renouer avec elle.

Je la laissais parler, ou plutôt vider son sac. Si seulement ca pouvait l’aider à passer à autre choses mais je n’en n’étais pas convaincu.
Elle me disait espérer savoir ce que je faisais. Le message derrière ça était mesquin et avait plusieurs sens. Déjà oui je savais dans quoi je me lançais, c’était mon job depuis des années. Mais le message principal était en lien avec elle: c’était limite une menace. Comme je le comprenais, je devais faire attention à ce que je faisais avec elle.
Purée son jeu de devinettes était d’un lourd et fatiguant. Ne pouvait-elle pas dire les choses franchement.

Pour finir elle pris congé de moi en me souhaitant me voir à mon retour.

Oui à bientôt.

Je ne savais pas quoi lui dire de plus. J’étais préoccupé par ces insinuations. Même plutôt pris de court. Je la regardais s’en aller et plus le temps passait plus je me disais que je ne pouvait pas la laisser partir sur ça.

Au moment où je le décidais d’en découdre une fois pour toute avec elle, Amanda avait disparu dans le couloir. Mais ce n’était pas un problème pour moi. Je connaissais les lieux et je savais comment la pister. C’était un jeu d’enfant.
Je marchais vivement dans les couloirs. Mon pas avait beau être rapide et décidé je restais relativement discret. La gamine en vue, je lui agrippais le bras vivement mais sans brutalité. Je l’attirais dans un recoin en la fixant droit dans le yeux. Toujours décidé à régler nos comptes une fois pour toutes. Je m’en fichai que les gens passaient par là ou pas.


Qu’est-ce que je dois faire?!
Dis moi franchement ce que tu veux!
Pendant encore combien d’années je vais devoir m’excuser de tout ce qui t’arrives?
C’est à croire que pour toi je ne ferais jamais quelque chose de bien. Rien ne va jamais.
Il faudrait qu’un jour tu saches ce que tu veux. Je suis ton père et j’essaierai toujours de recoller les morceaux mais si toi aussi tu ne fais pas d’effort, un jour il sera trop tard.
Si tu fais ça avec tes amis tu finira seule.
Alors je te laisse une chance. Là, maintenant, qu’est-ce que tu veux que je fasses pour arranger les choses avec toi?
Si tu me balances encore une fois tes messages codés je m’en vais. Je n’ai pas le temps pour jouer à ce petit jeu. Je ne sais pas si tu l’as remarqué mais il y a plein de gens dehors qui se font tuer a chaque instant.
Et tu me reproches d’aller les chercher ? Mais je fais pour eux ce sue j’aurais aimé faire pour toi. Mais le hasard de la vie à fait que tu es tombé sur une autre équipe. Mais qu’est-ce que je peux y faire non d’un chien?! Tu ne peux quand même pas me reprocher aussi les catastrophes pendant que tu y est?



J’avais vidé mon sac, restait à voir ce qu’elle ferait. Me faire face pu partir en reproche comme d’habitude. Un jour il serait bien qu’elle avance au lieu de vivre dans le passé.

[Amanda Chase]

Amanda ne pensait pas que son père lui courait après, elle pensait simplement reprendre le cours de sa vie et le laisser tranquillement continuer le sien, mais c'était sans compte sur son caractère de cochon. Son père voulait toujours avoir raison, avoir le dernier mot comme elle et c'est donc assez surprise qu'elle sentit sa présence à ses côtés avant de le voir se placer en face d'elle et lui faire face. Prenant chaque mot comme un reproche, il semblait lui en vouloir réellement, chose qu'elle pouvait comprendre mais n'aurait jamais cru qu'il le ferait comme ça dans un couloir à la vue de tout le monde. Si on ne savait pas qu'ils étaient parents et bien maintenant tout le monde allait le savoir.

Il semblait blessé à sa façon de lui parler et ça Amanda pouvait le comprendre, juste qu'elle aussi était blessé et elle n'était en rien une gamine trop gâtée, bien au contraire. Elle le fixa un moment avant de daigner lui répondre. Elle ne savait même pas ce qu'elle allait lui dire. C'est pour ça qu'elle commença simplement par un.

"- Je suis déjà seule...."

Et ce n'était en rien la faute de son père pour une fois mais uniquement de la vie et la tournure que celle-ci avait pris. Amanda avait bien tenté de fuir avec ses camarades du pensionnat mais cela n'avait pas duré longtemps. Et puis elle n'était pas proches de ces filles dont forcément elle avait fini par se retrouver seule, rencontrant d'autres gens mais ne restant jamais vraiment longtemps avec eux parce que les évènements avaient fait en sorte qu'elle ne puisse pas rester avec eux. Combien de gens elle avait vu mourir ou entendu se faire tuer.

"- Y'a plus grand chose à faire je crois pour arranger les choses, ne te tracasse pas pour ça Jonathan. Elles s'arrangeront peu être d'elles même qui sait. T'occupes pas de moi va faire ce que tu as à faire."

Amanda était tout simplement lasse, lasse à l'idée de devoir encore se battre contre lui, devoir se justifier, lui faire comprendre ce qu'elle avait sur le coeur, ce qu'elle ressentait, tout ce qu'elle pouvait lui reprocher et qui ne partirait pas en un claquement de doigts. Elle voulait juste avoir la paix et non créer une nouvelle guerre entre eux.

[Jonathan Chase]

Amanda répétais sans cesse les mêmes choses. Et j'en avais assez. Je lui avais tendu la main à plusieurs reprises mais à chaque fois elle avait tout rejeté en bloque.
J'avais tenté de la prévenir qu'à force de rejeter les autres, c'est à dire moi, elle finirait seule. En tant que père, je ne l'abandonnerait pas. Mais ça elle ne le savais pas. Par contre, je ferais en sorte de ne pas faire partie de sa vie. Après tout elle m'avait parfaitement fait comprendre que je ne faisais pas partie de sa vie et qu'elle n'avait pas besoin de moi.
Soit. Son vœux serait exhaussé.
J'avais du travail par dessus la tête et des personnes comptaient sur moi pour les aider à réaliser leur mission. Demain je devrais partir en éclaireur vers un camps de survivants barricadés dans une base militaire. On devait déterminer s'il avaient besoin d'aide, si une alliance était possible ou s'ils étaient prêts à venir ici.

Je soupirais, retirais ma main de son épaule et la regarda droit dans les yeux. Calme.

Je vais respecter ton choix.
Tu as décidé que rien ne pourrait arranger les choses entre nous. Très bien.
Tu n'entendras plus parler de moi. Connaissant tes paroles et te reproches habituels, ce n'est pas la peine de dire quelque chose.

Je lui avais parlé froidement. Il n'y avait aucune colère ni rancœur. Je m'étais adressée à elle comme à un inconnu. C'était ce qu'elle voulait après tout.
Une fois mes derniers mots prononcés, je me retournais et marcha en direction d'une zone extérieur de la cité. J'avais besoin d'air frais et d'une cigarette que j'étais déjà entrain de me rouler machinalement.

HJ : on clôture ici?